La poursuite de la reprise

En 2023, Genève Aéroport a accueilli 16’482’713* passagers, soit 17,02 % de plus qu’en 2022 (14’085’280 passagers). Cette fréquentation en hausse, supérieure aux anticipations avant exercice, reste 8,05% en retrait de l’année record de 2019, année avant pandémie. Pour rappel, en 2019, Genève Aéroport avait accueilli 17’920’625 passagers.

Avec 172’841 mouvements, le total du trafic (lignes, charters, aviation commerciale et non commerciale) s’inscrit en progression de 5,93 % par rapport à 2022. Le nombre total de décollages et atterrissages reste encore inférieur de 7,10 % au niveau de 2019 (186’043 mouvements).

L’activité de fret aérien a été marquée par un ralentissement de la croissance économique suisse et mondiale en 2023. Avec 66’358 tonnes traitées, le tonnage annuel est en diminution de 5,76 % par rapport à 2022.

RÉSULTAT DU TRAFIC GLOBAL

*Le nombre total de passagers a été légèrement rectifié après une communication de la part d’une compagnie aérienne survenue après la publication du communiqué de presse du 16 janvier 2024.

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PASSAGERS PAR MOIS

Tous types de trafic. Nombre de passagers comptés en millions.

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PASSAGERS PAR MOUVEMENT

Ligne et charter, passagers uniquement.

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PASSAGERS ET DE MOUVEMENTS

Mouvements d'avions: uniquement le trafic commercial (1985: indice 100 points)

Un réseau long-courrier totalement rétabli

En 2023, avec le retour en février d’Air China qui célèbre dix ans de présence à Genève, l’aéroport a retrouvé la totalité de la desserte long-courrier d’avant-Covid avec, en sus, sur certaines destinations, des fréquences accrues. Sur les liaisons transatlantiques, l’offre s’est élargie avec l’arrivée de Delta Air Lines qui a assuré une liaison quotidienne avec New York JFK pour la saison d’été, tandis que United célébrait 20 ans de présence à Genève. Après une interruption de quelques années, Air Mauritius a repris, avec deux vols par semaine, une liaison directe pour une saison d’hiver élargie. Toujours vers l’Afrique, Ethiopian Airlines a poursuivi l’augmentation de ses fréquences depuis Genève vers son hub d’Addis Abeba.

Si les conflits géopolitiques ont continué d’entraver les mouvements dans le ciel aérien européen et maintenu l’absence de liaisons vers Moscou et Kiev, la desserte de Genève Aéroport est passée de 146 destinations en 2022 à 148 destinations en 2023. Quelques destinations ont été abandonnées et de nouvelles villes se sont ajoutées au réseau proposé à la clientèle de Genève Aéroport : La Corogne, Venise, la Canée, Lanzarote, Funchal, Londres Southend et Rabat pour easyJet, Hambourg et Vienne pour SWISS ou encore Malte pour Air Malta. Quant au nombre de compagnies de ligne opérant de et vers Genève, il s’élevait à 54 en 2023 contre 52 en 2022.

La compagnie easyJet reste leader avec 46,4 % de parts de marchés. De son côté, SWISS atteint une part de marché de 12,2 % et British Airways de 4,9 %. Suivent en 2023, dans le top 10, Air France (3,8 %), Iberia (2,9 %), KLM Royal Dutch Airlines (2,2 %), TAP Portugal (2,1 %), Emirates (2,0 %), Turkish Airlines (1,9 %) et Lufthansa (1,6 %).

Parts de marché par compagnie

Trafic de ligne

Trafic de ligne par compagnie

Dans le palmarès des villes les plus visitées, Londres, Paris, Porto, Lisbonne et Amsterdam conservent les cinq premières places comme l’année précédente. Barcelone qui avait glissé en septième position en 2022 repasse devant Madrid. La première destination non européenne en 2023 est Dubaï qui figure à la 14e place devant New York, 15e.

En 2023, la part de trafic passagers de et vers une destination extra-européenne s’inscrit à 13,08 % (10,92 % en 2022).

Top 20 des destinations par ville

Trafic de ligne

Trafic de ligne par région et par pays

DESTINATIONS LONG-COURRIER ET TRAJETS EN TRAIN

Taux de remplissage élevé

En 2023, plusieurs lignes et compagnies aériennes, ont connu des taux de remplissage (load factor) très élevés, en particulier sur l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient. Cette performance se confirme à travers l’indicateur du nombre moyen de passagers par vol. Avec 128 passagers par mouvements de vols lignes et charters en 2023, ce niveau s’inscrit nettement au-dessus de 2022 (122 passagers) et 2019 (124 passagers).

Fort engagement pour réduire les vols nocturnes et les nuisances sonores

Depuis plusieurs années, par des mesures financières incitatives, Genève Aéroport encourage les compagnies aériennes à privilégier des avions de dernière génération qui contribuent ainsi à limiter les émissions sonores.

Ces avions les moins bruyants et moins gourmands en kérosène, ont représenté, en 2023, 32,53 % des mouvements d’avions de ligne et charters. La progression est remarquable et met en évidence que ces initiatives fortes ont des résultats concrets. En 2021, cette part était de 22,25 % et en 2022 de 24,95 %.

Ensemble, les deux meilleures classes, 4 et 5, représentent en 2023 un total 90,98 % des mouvements. La mobilisation de Genève Aéroport pour réduire les nuisances liées au bruit, et en particulier la nuit, est importante. Nombre de mesures en concertation avec les compagnies aériennes ont déjà été déployées pour réduire notamment le nombre de vols planifiés ou non planifiés après 22 heures.

Répartition par classe de bruit

Ligne charter, passagers uniquement. La classe 1 étant la plus bruyante, 5 la moins bruyante.

Mouvements d’avions de dernière génération depuis 2016

Un nouveau levier est en phase de préparation: la mise en place d’un système de quotas avec des taxes progressives et fortement dissuasives en cas de dépassement des quotas dès janvier 2025. Volontairement, grâce à l’outil en phase de test, quelques compagnies ont anticipé ce système de quotas en modifiant leurs horaires de vols en fin de journée pour éviter des décollages tardifs. En 2023, les mouvements entre 22 heures et 6 heures du matin, toutes catégories confondues y compris vols sanitaires ont été au nombre de 9’618, soit 5,56 % des vols (5,68 % en 2022 et 5,39 % en 2019).

Si les efforts seront poursuivis, le bilan 2023 est néanmoins très satisfaisant compte tenu des nombreuses perturbations géopolitiques, sociales – nombreuses grèves en Europe l’an dernier -, et techniques – congestions liées aux travaux dans plusieurs centres de contrôles aériens. La prolongation de la guerre en Ukraine a toujours un fort impact sur les flux aériens à travers l’Europe et entraîne une surcharge d’activités importante pour quelques centres de contrôle, notamment en Allemagne.

L’an dernier, la communauté aérienne européenne, avec une participation de Genève Aéroport, a mené une initiative d’envergure pour l’été baptisée « All Together Now » visant à garantir la réussite opérationnelle du réseau européen. Parmi les mesures mises en place : une attention forte et prioritaire à la ponctualité des vols de la première vague de la journée et la mobilisation des effectifs et des moyens pour répondre à la demande.

Mouvements de nuits vs mouvements totaux

Tout trafic

Evolution de la part des vols de nuit entre 22h et 6h

Tout trafic

QUATRE grandes perturbations de trafic

En 2023, l’aéroport de Genève a vécu quelques situations de crise majeures.

Chronologiquement, le 23 mai, un groupe d’une centaine d’activistes est entré par effraction en trois endroits différents sur le tarmac en fin de matinée. Malgré l’intervention immédiate d’agents de sûreté et de police, ils ont réussi à s’infiltrer dans la zone d’exposition d’EBACE 2023 – le grand rendez-vous de l’aviation d’affaires – et à se menotter ou s’enchaîner aux avions exposés. Le trafic est interrompu durant une heure.

Le 30 juin, en raison d’une grève d’une partie du personnel de Genève Aéroport après la décision du Conseil d’administration d’adopter une nouvelle politique salariale, le trafic a été totalement interrompu entre six heures et dix heures du matin avec une reprise partielle et progressive des opérations ensuite. Un accord tripartite (Conseil d’administration et direction, syndicats et commission du personnel) a mis fin au mouvement social.

Le 13 décembre, à 17h55, un avion BeechJet qui traversait la piste, s’est enlisé sur la zone de sécurité de la piste. Cet incident a paralysé le trafic de Genève Aéroport jusqu’à 21h49. Plus de 80 vols ont été impactés. Après une première tentative vaine, le SSLIA est parvenu à lever l’avion avec un coussin gonflable sous l’aile et à dégager la piste.

 Enfin, le 24 décembre, sans interruption de trafic, une grève du personnel de Dnata de 4 heures à 12 heures a eu lieu. Les perturbations ont été contenues : retards de vols, quelques annulations et une absence de gestion des bagages des passagers pendant le temps du débrayage.

Satisfaction des passagers

Malgré les incidents, la satisfaction des passagers atteint un très bon niveau. Pour la première fois, hors période Covid et depuis le début de cette étude en 2006, la satisfaction globale des passagers à Genève Aéroport a atteint le niveau « très bon » (4 sur une échelle de 1 à 5) pour s’élever à 4.01.

Sous l’égide de l’ACI (Airports Council International), le sondage ASQ (Airport Service Quality) est mené dans plus de 330 aéroports, permettant ainsi de se comparer et de s’inspirer des établissements les mieux notés. A Genève, 2’015 personnes ont répondu au questionnaire d’une dizaine de minutes, choisies au hasard dans chaque salle d’embarquement, sur une sélection de destinations et de compagnies aériennes représentatives du trafic global à Genève Aéroport.

Plusieurs améliorations significatives sont à l’origine de ce bon résultat, notamment une baisse du temps d’attente moyen aux contrôles de sûreté et une optimisation de l’exploitation de l’Aile Est, très appréciée par les passagers. Les nombreuses autres améliorations continues telles que le changement de certains sièges, la propreté, la courtoisie du personnel, etc. ont contribué à ce haut taux de satisfaction.

Le sondage ASQ donne également des informations quant au profil des passagers de l’aéroport. Ainsi, on constate un retour progressif des types de passagers et des comportements de voyage qui avaient été bouleversés pendant la crise Covid. Par exemple, la part de passagers venus à l’aéroport en transport collectif (49 %) a presque retrouvé l’importance qu’elle avait avant-crise (51 %).

Légère baisse de l’activité D’aviation d’affaires 

L’aviation d’affaires conserve un rôle important en raison de son poids économique et des services qu’elle offre aux besoins et aux attentes de sa clientèle.

L’aviation dite GA/BA a représenté, en 2023, un quart des mouvements d’avions. Dans le détail, il a été enregistré 30’147 mouvements pour l’aviation d’affaires commerciale (-5,67 % par rapport à 2022 et + 14,01 % par rapport à 2019) et 14’742 mouvements pour le trafic non commercial (-8,24 % par rapport à 2022 et -5,69 % par rapport à 2019).

L’aviation d’affaires commerciale recouvre en large majorité les vols opérés à travers des compagnies d’aviation privées (plus de 25’000 mouvements l’an dernier), mais aussi vols cargos, vols ambulances, etc. L’aviation non commerciale recouvre en majorité les vols privés et tourisme, les vols de formation ou d’entraînements, les vols militaires, etc.

Renouvellement des concessions d’agents d’assistance et contrats de sûreté

En 2023, Genève Aéroport a renouvelé les concessions pour deux domaines d’activités aéroportuaires importants. Le 31 janvier, Genève Aéroport a attribué à trois entreprises – Protectas Aviation Security SA, Custodio SA et SPS Société Privée de Sécurité SA – les nouveaux contrats de prestations de sûreté. Ces contrats couvriront la période allant du 1er novembre 2023 au 31 octobre 2028.

A Genève Aéroport, les prestations de sûreté recouvrent plusieurs missions. Outre le contrôle sûreté des passagers, les principales tâches sont la surveillance, le contrôle de l’accès, la gestion des files, la préparation des passagers à l’inspection, l’inspection filtrage des personnels, des fournitures, des véhicules et des bagages de soute, la surveillance des parkings, etc.

Pour la période 2023-2028, les périmètres des mandats attribués ont été légèrement modifiés par rapport aux mandats précédents. A part la gestion des files, toutes les tâches seront effectuées par des agentes et agents de sûreté certifiés, ce qui n’était pas le cas avant cette nouvelle attribution.

Le 25 avril, au terme de la procédure d’appel d’offres, Genève Aéroport a attribué à chacune des deux entreprises – Swissport International SA et Aviapartner SAS – une concession concernant l’exploitation des services d’assistance en escale du trafic aérien de ligne et charter à l’aéroport. Ces concessions devaient prendre effet le 1er novembre 2023 pour une durée de sept ans. Parmi les cinq candidats en compétition, l’entreprise Dnata – aujourd’hui titulaire d’une des deux concessions – a fait recours contre la décision auprès de l’Office fédéral de l’aviation civile. La procédure juridique est en cours.

A Genève Aéroport, les services d’assistance en escale du trafic aérien de ligne et charter couvrent divers services. Outre le traitement des passagers, bagages et fret aux arrivées et départs des vols, s’ajoutent de nombreux services au contact des avions: tractage, repoussage, conduite de passerelle, dégivrage, chargement et déchargement des soutes, vidange des toilettes et alimentation en eau potable, nettoyage cabine, etc.

En 2023, les équipes commerciales de Genève Aéroport ont lancé le processus d’appel d’offres pour les activités d’assistance aux personnes à mobilité réduite (PMR), service important proposé aux passagers. En 2023, le nombre de prestations, assurées aujourd’hui par GVAssistance, a atteint 139’203, soit une moyenne quotidienne de 381. Pour ce dossier, la décision interviendra au 1er trimestre 2024.

Autre processus mis en action dès le quatrième trimestre, la préparation des négociations devant fixer les redevances aéroportuaires pour les années 2025-2027. Les redevances actuelles sont entrées en vigueur en 2021. Les nouvelles redevances devraient entrer en vigueur 1er janvier 2025.

Accès zones autorisées

En application des exigences de l’autorité de tutelle, un projet de révision du contrôle d’accès aux zones autorisées est en préparation. Il sera mis en place au cours de l’année 2024.

Fret : fléchissement

A  l’instar de la plupart des aéroports européens, l’activité du fret aérien sur la plateforme a été marquée en 2023 par une conjoncture économique instable, la réorientation des flux dans les échanges internationaux en raison des situations géopolitiques et le basculement graduel de certains envois au profit du fret maritime visant à optimiser les coûts du transport dans les entreprises.

Le premier semestre 2023 a vu une forte contraction dans le traitement des marchandises à la halle de fret suivi d’une amélioration à partir des derniers mois de l’année grâce au retour des trafics en transfert. Au total, le fret traité à Genève Aéroport s’est inscrit à 66’358 tonnes, soit une baisse de 5,76 % par rapport à 2022.

Le fret à l’export a représenté 50,9 % et celui à l’import, 49,1 % de l’ensemble des volumes. Par mode de transport, la part du fret avionné - 47’734 tonnes - a évolué positivement par rapport à celle du fret camionné passant de 68,7 % à 74,8 % du total du fret transporté, reflet d’un niveau élevé de l’offre en soute à Genève Aéroport.

La répartition par segments d’activité consacre, comme en 2022, le fret parti en soutes sur des vols avec passagers (73,5 %), suivi du fret généré par les sociétés du courrier express (22,7 %) et celui du fret postal (3,8 %). Ce dernier a été particulièrement dynamique avec une croissance de 23,6 % pour un trafic s’élevant à 2’531 tonnes.

Au niveau de la halle de fret, 2023 a vu la modernisation de son infrastructure avec le remplacement progressif des dix ascenseurs existants dans le bâtiment servant la communauté des usagers.

De plus, l’année écoulée a permis la finalisation des plans relatifs à l’agrandissement de l’espace dévolu à l’animalerie nécessaire à la bonne conduite des activités du service vétérinaire de la Confédération assurant ainsi à Genève Aéroport le maintien du statut de Poste d’inspection frontalier (PIF).

Résultat du trafic fret et poste