Retour à un résultat positif
En 2022, Genève Aéroport enregistre un bénéfice de 61,8 millions de francs avant rétrocession à l’Etat de Genève et de 46,3 millions de francs après rétrocession. Au plus fort de la crise sanitaire, l’entreprise avait accusé une perte cumulée de 218,4 millions de francs pour 2020 et 2021.
Sous l’effet conjoint de la maîtrise stricte des coûts d’exploitation et de la hausse des redevances aéronautiques, Genève Aéroport améliore sa profitabilité. La marge sur EBITDA progresse de +5,7 points par rapport à 2019.
Le pic de la dette est passé et Genève Aéroport entame dès 2022 son processus de désendettement, conformément à la stratégie approuvée par le Conseil d’administration.
L’Etat de Genève accompagne l’aéroport dans cette sortie de crise en décidant de limiter le montant de la rétrocession à 25% du résultat 2022 quand la Convention d’objectifs prévoit une rétrocession de 50%. Cette décision forte permet à Genève Aéroport de contenir son niveau d’endettement et favorise l’organisation des investissements prévus pour décarboner les infrastructures aéroportuaires à l’horizon 2037.
Chiffres clés
En millions de CHF
2022 | 2021 | 2020 | |
---|---|---|---|
Chiffre d'affaires | 423,1 | 209,0 | 191,2 |
EBITDA | 158,4 | -15,7 | -59,7 |
Résultat net* | 46,3 | -88,9 | -129,5 |
Cash-flow opérationnel | 157,1 | -26,2 | -8,6 |
Cash-flow d'investissement | -61,2 | -121,1 | -126,5 |
Dette nette** | 684,7 | 772,7 | 619,0 |
*en 2022 après déduction de la rétrocession à l'État
**Emprunts et autres dettes non courants et courants, diminués des disponibilités et des placements à court terme.
Ratios
2022 | 2021 | |
---|---|---|
EBIDTA / Chiffre d'affaires | 37,4% | -7,5% |
Résultat net / Chiffres d'affaires | 11% | -42,5% |
Cash-flow opérationnel / Cash-flow d'investissement | 256,6% | -21,7% |
Dette nette / Endettement net | 4,32 | n/a* |
*non applicable
Revenus en progression de 102,4%
Portés par la reprise du trafic passagers, les revenus 2022 progressent de 102,4% par rapport à 2021 et atteignent 423,1 millions de francs. Pour mémoire, le chiffre d’affaires d’avant crise s’élevait à 493,9 millions de francs à fin 2019.
Les revenus aéronautiques augmentent de 130,7% par rapport à 2021. Cette progression est liée à l’augmentation du trafic et à l’effet de la hausse tarifaire de 4,45 francs par passager sur une année pleine. L’augmentation des redevances passagers est intervenue en juillet 2021. Elle finance l’amortissement des lourds investissements réalisés ces dernières années pour adapter l’infrastructure, notamment la construction de la nouvelle Aile Est mise en service en décembre 2021.
Les recettes non aéronautiques (commerces, parkings, loyers, etc.) augmentent de 72,5%. Avec le retour des passagers, les recettes commerciales progressent de 46 millions de francs, soit une hausse de 151,1%. La plus forte reprise est observée au niveau des redevances liées à la restauration. Tous les points de vente ont pu à nouveau être ouverts au plus tard en février 2022 alors qu’ils avaient été totalement ou partiellement fermés en 2021.
La part des recettes aéronautiques dans le total des produits de Genève Aéroport augmente. Elle représente 58,6% à fin 2022 quand elle était de 51,5% à fin 2021. Cette évolution reflète l’effet de l’augmentation des taxes aéronautiques de 4,45 francs par passager dans la structure des revenus de l’aéroport.
RÉPARTITION DES PRODUITS
Produits aéronautiques (en gris) et produits non aéronautiques (en bleu). Données présentées en %.
Principaux indicateurs
En millions de CHF
2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires | 466,4 | 490,2 | 493,9 | 191,2 | 209,0 | 423,1 |
Résultat net* | 78,9 | 85,1 | 84,1 | -129,5 | -88,9 | 46,3 |
Part du résultat versé à l'État en N+1 | 39,4 | 42,6 | 42,0 | 0,0 | 0,0 | 15,4 |
Droit de superficie | 4,9 | 5,0 | 5,0 | 5,0 | 5,0 | 5 |
Cash-flow d'investissement | -119,0 | -143,8 | -232,5 | -126,5 | -121,1 | -61,2 |
Passagers (millions) | 17,4 | 17,7 | 17,9 | 5,6 | 5,9 | 14,1 |
*en 2022 après déduction de la rétrocession à l'État. En 2017, 2018, 2019: avant rétrocession à l'État.
EBITDA 2022 en hausse par rapport à 2019
La marge sur résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) est à nouveau positive à +37,4%. Ceci confirme la capacité de résilience de Genève Aéroport avec la reprise du trafic. Sous l’effet conjoint de l’augmentation des tarifs et de la gestion stricte des charges d’exploitation, la marge progresse de +5,7 points par rapport à 2019, exercice d’avant crise (31,7 % en 2019).
L’évolution favorable de cet indicateur témoigne de l’amélioration de la performance économique de Genève Aéroport, fruit d’un effort collectif d’optimisation et de maîtrise des coûts à chaque échelon de l’entreprise, pendant et au sortir de la crise sanitaire.
Des charges d’exploitation sous contrôle peu touchées par les effets de l’inflation
Les dépenses d’exploitation augmentent logiquement avec le retour de l’activité et atteignent 264,7 millions de francs à fin 2022 (+17,8% par rapport à 2021). Les dépenses de fonctionnement progressent de 20,1 millions de francs pour s’établir à 119,3 millions de francs (+20,3 % par rapport à 2021) et sont inférieures aux projections sous l’effet d’un suivi strict des dépenses opéré à tous les niveaux de l’entreprise.
Les charges de personnel 2022 sont maîtrisées et augmentent de 19,9 millions de francs par rapport à 2021 en raison de la fin du système de réduction de l’horaire de travail (RHT). Cette mesure efficace a permis de préserver l’emploi au plus fort de la crise sanitaire.
A fin 2022, Genève Aéroport compte 971,8 EPT (Equivalent Plein Temps), soit le même effectif qu’au mois de septembre 2017. Au 31 décembre 2021, le nombre d’EPT était de 997,9. Cette évolution est le résultat d’une politique de remplacement très stricte et limitée ainsi que de quelques suppressions de postes qui ne répondaient plus aux défis actuels.
Genève Aéroport est peu touché par les effets de l’inflation marquée en 2022 sur les achats d’énergie, grâce notamment à la signature de contrats multi-années.
Rétrocession à l’Etat
Considérant le caractère obligatoire de la rétrocession sur le bénéfice 2022, cette charge est provisionnée pour un montant de 15,4 millions de francs dans les comptes 2022, alors qu’elle était portée en réduction des fonds propres avant la crise sanitaire.
Le Conseil d’Etat a décidé, par arrêté du 14 septembre 2022, de porter la rétrocession sur le bénéfice 2022 de Genève Aéroport à 25% du bénéfice avant rétrocession, quand la Convention d’objectifs prévoit un taux de rétrocession de 50%. En réduisant le montant de la rétrocession, le Conseil d’Etat permet à l’aéroport de contenir le niveau d’endettement et d’investir dans les projets qui contribuent à la transition énergétique, tels que GeniLac.
Investissements
En 2022, les investissements facturés représentent 60,4 millions de francs, un niveau inférieur aux années précédentes et qui privilégie la réalisation des projets clés pour le développement de l’infrastructure dans le respect de la planification stratégique (remplacement du système de tri-bagages notamment).
Le pic de la dette est passé, Genève Aéroport entame son désendettement
Genève Aéroport a débuté son processus de désendettement conformément à la stratégie approuvée par le Conseil d’administration. La dette, nette des liquidités et des placements, diminue de 88 millions de francs pour s’établir à 685 millions de francs à fin 2022 contre 773 millions au pic de la dette à fin 2021.
Genève Aéroport, est retourné sur les marchés obligataires avant la remontée des taux d’intérêt pour préfinancer une partie du remboursement de l’emprunt obligataire de 300 millions émis lors de la crise Covid et dont l’échéance est prévue en mai 2023. Dans cette perspective, un nouvel emprunt de 100 millions de francs a été émis avec succès en septembre 2022.
Par ailleurs, Genève Aéroport n’a pas utilisé la ligne de crédit de 200 millions de francs votée par le Grand Conseil genevois le 28 janvier 2022. A ce jour, l’Etat n’a pas eu besoin de débloquer ces fonds considérés et prévus comme un filet de sécurité utilisable uniquement en cas d’une éventuelle nouvelle détérioration drastique et prolongée du trafic.
Compte tenu des perspectives de trafic et de l’activité observée sur les mois de janvier et février, l’année 2023 devrait confirmer la poursuite du désendettement entamé en 2022.