Restrictions sanitaires, chute drastique des passagers, espoirs de reprise: Genève Aéroport est, pour la 2e année consécutive, durement touché par l’épidémie de COVID-19. La Direction générale a maintenu ses objectifs stratégiques et avancé sur les projets essentiels pour la pérennité de la plateforme aéroportuaire. En parallèle, elle a dû adapter la structure de l’entreprise et prendre des décisions difficiles en matière de réduction d’effectifs et de report de programmes.

Investissements stratégiques

La pandémie survenue en mars 2020 a eu et a encore aujourd’hui un impact très important sur les travaux en cours et les investissements de Genève Aéroport. Depuis le début de la crise, l’aéroport procède à un réexamen régulier de tous ses projets sous un angle budgétaire et stratégique. Avec un objectif: maintenir les programmes indispensables sans mettre en péril sa situation financière.  En conséquence, certains projets ont été, cette année encore, suspendus, reportés, voire abandonnés.

En 2021, 75 projets ont été menés, pour un investissement de quelque 111 millions de francs.  Les projets Aile Est et Centre logistique de tri-bagages (BLC) ont représenté quasiment 90% de ces investissements. Près de 120 projets prévus dans la planification ont été gelés, permettant une réduction des investissements de 90 millions pour les années 2021 et 2022 et de 200 millions de francs pour les années 2023 à 2024.

L’Aile Est prend son envol

Parmi les projets achevés en 2021, citons la construction de l’Aile Est. Elle incarne la réalisation la plus spectaculaire de travaux entrepris sur une décennie à Genève Aéroport. L’Aile Est vise à améliorer l’accueil des passagers des vols continentaux et intercontinentaux, tout en répondant aux standards actuels. Elle remplace le pavillon gros-porteurs, construit à titre provisoire en 1975. Ce parallélépipède au design audacieux présente des dimensions impressionnantes: avec une inclinaison de 26 degrés vers le tarmac, il mesure 520 mètres de long sur 20 mètres de large.  

Dix ans d’études et de travaux ont été nécessaires. Sa construction a été un défi technique de taille avec le tarmac d’un côté, des bâtiments très proches de l’autre ainsi que des restrictions en hauteur liées au plafond aérien. Autant dire que la surface disponible pour ce nouvel édifice était extrêmement limitée.

Nouvelles technologies

L’Aile Est intègre des équipements novateurs indispensables pour la connectivité intercontinentale de Genève. Un système de gestion des ouvertures et fermetures de toutes les portes d’embarquement et de débarquement a ainsi été déployé. Le Gate Access System, conçu et développé en interne, permet d’améliorer les flux des passagers ainsi qu’une bonne application des procédures de sûreté. 

Un nouveau système d’annonces automatique a par ailleurs été déployé dans l’Aile Est. Depuis la mise en service du bâtiment, la langue arabe a déjà été rajoutée au dispositif. Il permet une meilleure compréhension des messages et marque la première étape de transition vers un environnement Silent airport.

Des technologies de pointe intégrées au bâtiment permettent par ailleurs d’améliorer notablement le bilan énergétique de l’aéroport. Avec ses 110 sondes géothermiques, 7'000 m² de panneaux photovoltaïques sur le toit ou encore 10'600 m² de façades à triple vitrage de haute performance, l’Aile Est est neutre énergétiquement. De plus, son raccordement au réseau thermique écologique GeniLac est prévu pour 2024.

Tester le bâtiment avec des figurants

Avant sa mise en service officielle, deux tests d’expérience passagers, appelés tests ORAT (Operational Readiness Airport Transfer), ont été organisés en novembre et en décembre. Cette étape essentielle avait pour objectif de préparer toutes les entités aéroportuaires pour le jour J et de repérer d’éventuels dysfonctionnements. Plus de 700 bénévoles ont joué les figurants. C’était la toute première fois que Genève Aéroport testait l’un de ses bâtiments avec autant de participants externes! Un défi d’autant plus grand qu’il a été mené en période de crise sanitaire. 

Le coût du secteur Aile Est s’élève à 610 millions de francs. Il comprend le bâtiment Aile Est, la route douanière, la construction et la démolition du GP+ (pour gros-porteurs), l’INAD Nord (dédié aux personnes non admises sur le territoire suisse) ainsi que les travaux préparatoires de GeniLac.

Le 14 décembre 2021, l’Aile Est a été mise en service à l’occasion d’un vol SWISS Genève - New York. En raison des conditions sanitaires, son inauguration officielle a été repoussée au printemps 2022.

Le Tri-bagages avance

Les travaux du nouveau Centre logistique de tri-bagages (BLC) se sont poursuivis en 2021. Cette nouvelle installation a pour objectif de remplacer le système de tri actuel (en raison de l’obsolescence de plusieurs équipements), de répondre aux besoins accrus de traitement des bagages et d’être aux normes en matière de sûreté avec la mise en place des scanners de dernière génération (EDS3) avant le 1er septembre 2023, délai fixé par la réglementation européenne.

Ce chantier particulièrement complexe a pris une année de retard en raison de la pandémie.  Quoi qu’il en soit, les enveloppes bâties sont désormais quasi terminées, la moitié des tapis de livraison bagages « arrivée » est réalisée. Une partie des nouveaux guichets check-in du terminal principal est en place et 20% des lignes de convoyages sont achevées.
Enfin, les huit scanners sont en place avec les premières mises en fonction prévues pour l’été 2022. Le nouveau Centre logistique de tri-bagages sera terminé dans le courant de l’année 2024.

L’arrivée de GeniLac se précise

Autre projet qui poursuit son avancement, le raccordement de la plateforme aéroportuaire au réseau thermique écologique GeniLac. Après l’accord de partenariat signé en novembre 2019 entre Genève Aéroport et les Services industriels de Genève (SIG), l’Aéroport a reçu le 22 décembre 2021 l’approbation des plans de la centrale thermique Est. Les travaux de la première infrastructure de GeniLac sur site pourront donc être lancés en 2022. 

Il s’agit d’un projet essentiel pour Genève Aéroport qui s’est engagé à alimenter la totalité de ses infrastructures avec de l’énergie 100% renouvelable à l’horizon 2026. Le raccordement au réseau GeniLac lui permettra de chauffer et de refroidir ses bâtiments avec l’eau du lac Léman dès 2024. Genève Aéroport réduira ainsi ses propres émissions de gaz à effet de serre de 60% et contribuera à l’effort cantonal pour la transition énergétique.

Une terrasse pour les Genevois

Autre réalisation importante et emblématique achevée en 2021: la construction de la «Terrasse Panorama». Cette nouvelle terrasse publique devait initialement couronner les festivités du centenaire de Genève Aéroport en septembre 2020, mais les restrictions sanitaires avaient repoussé cet événement d’une année. Elle a finalement ouvert ses portes au public le 24 juin, puis été inaugurée en septembre. 

Construite sur le toit du restaurant Le Chef, au 4e étage du Terminal 1, la «Terrasse Panorama» offre une vue à 180° sur le tarmac, avec en toile de fond la chaîne du Jura. Les spotters peuvent observer la piste de bout en bout! L’accès à cette zone d’observation de 800 m² se fait après passage d’un contrôle de sûreté spécifique, via une passerelle suspendue. Sur place, une buvette propose snacks et rafraîchissements. Les visiteurs ont également accès à une salle de projection dans laquelle sont diffusés des films sur l’aéroport et son histoire.

CAP 2030 bien lancé

L’année 2021 a été marquée par l’approbation le 29 juin 2021, par le Conseil d’administration de Genève Aéroport, du crédit d’étude pour les projets CAP 2030 et plateforme multimodale. Cette étape essentielle a permis de lancer véritablement ces deux projets qui consistent en une transformation majeure de l’aéroport d’ici à une dizaine d’années. 

Le Terminal principal, construit en 1968, aura plus de 70 ans en 2040. Il présentera d’importants problèmes de vétusté touchant la sécurité des bâtiments, l’accueil des passagers et son opérabilité. Une rénovation importante est donc nécessaire d’ici là.

Le projet CAP 2030 consiste à créer une nouvelle aérogare de 45'000 m², sur l’esplanade qui se trouve devant l’entrée principale du Terminal 1. L’aéroport de Genève devant rester opérationnel durant toute la durée des travaux, une grande partie des activités du terminal actuel sera transférée dans le nouvel édifice. Il sera ensuite possible de rénover en profondeur le T1, ou de le démolir pour le reconstruire. L’option reste ouverte.

Ce projet ne sera réalisable qu’après la création d’une plateforme multimodale sur la partie supérieure de la gare CFF. En 2020, Genève Aéroport avait signé une Convention d’intention avec les CFF pour en dessiner ses contours. Le projet implique notamment la démolition de la superstructure de la gare existante, qui sera remplacée par une plateforme d’échange de transport en commun permettant d’assurer un transfert de part modale ambitieux.

Ces deux projets stratégiques représentent 560 millions de francs d’investissement pour Genève Aéroport. Après la phase de sélection du concepteur-constructeur et la phase d’études, les travaux sont prévus à l’horizon 2025 pour la plateforme multimodale et dureront trois ans. L’extension du terminal devrait quant à elle démarrer en 2028 et se terminer en 2032.

Rénovation du secteur France

La rénovation du secteur France, entamée le 1er décembre 2020, s’est poursuivie jusqu’au début 2022. Un plan de rénovation de cet espace a été lancé, avec pour objectif d’implanter un poste de contrôle douanier secondaire permettant l’externalisation dans la zone internationale de certains vols pour la France en fonction de pics de trafic et la modernisation des guichets d’enregistrement pour les passagers en partance pour la France.

Pilotage des opérations

La solution pilotage des OPS (POPS) est entrée en fonction en 2021. Ce système d’information permet d’avoir une vue globale sur toutes les opérations de la plateforme (des avions sur le tarmac aux passagers dans l’aéroport en passant par les bagages). L’objectif final est de simplifier et d’optimiser la conduite des opérations dans l’aéroport.

Systèmes passagers aéroportuaires

Autre réalisation de 2021: le lancement du projet SPA (Systèmes passagers aéroportuaires). Ce programme a notamment pour objectif le renouvellement des systèmes technologiques permettant de gérer le processus passagers à chaque étape, de l’enregistrement jusqu’à l’embarquement. À terme, il stimulera également le développement du libre-service pour les passagers afin de leur permettre de réaliser des opérations telles que l’enregistrement et la dépose de leurs bagages en toute autonomie. 

Le déploiement de cette solution est délicat, car il doit être parfaitement coordonné avec d’autres projets en cours, comme le nouveau Centre logistique de tri-bagages (BLC) ainsi que le déploiement des nouveaux guichets d’enregistrement (NCIS).

Ressources humaines

Gérer la crise et préparer la reprise

Dans le prolongement de l’année 2020, la Direction ressources humaines a assuré en 2021 un rôle de pilotage pour soutenir la Direction générale dans sa gestion des impacts humains et financiers découlant de la crise qui a secoué l’entreprise. 

Des efforts importants et quotidiens ont été déployés pour garantir la protection de chacune et de chacun en lien avec les recommandations sanitaires et le télétravail obligatoire. Le plan de protection mis en place afin de garantir la sécurité sanitaire de l’aéroport à l’égard des passagers, mais également des collaboratrices et collaborateurs, a été adapté à plusieurs reprises. Fort de ce plan, Genève Aéroport a obtenu, le 7 octobre, le renouvellement de sa certification Airport Health Accreditation (AHA) pour une année. 

Monitorer la réduction du temps de travail, suivre le nombre de cas positifs au COVID-19 ainsi que les personnes placées en quarantaine et informer régulièrement le personnel de l’évolution de la situation ont été mis au premier plan.

Réduction des effectifs

En parallèle, la Direction ressources humaines à contribué à la gestion des impacts financiers de la situation. Confronté à une crise budgétaire majeure ainsi qu’à une chute sans précédent de son activité, Genève Aéroport a été contraint d’adapter sa structure en 2021. Après avoir mené une analyse structurelle de l’entreprise, service par service, la Direction générale a pris des mesures de réduction d’effectifs. 22 postes ont ainsi été supprimés. La Direction ressources humaines a piloté la mise en œuvre de cette décision et ses conséquences sur les personnes concernées, et a mis en place des mesures d’accompagnement, en évaluant notamment les possibilités de reclassement interne et externe.  

La forte réduction des activités et la suspension de certains investissements et projets a nécessité le recours au chômage partiel. Le niveau moyen de réduction de l’horaire de travail (RHT) a atteint 27,9% en 2021. 

Du côté des effectifs, les contrats à durée déterminée n’ont pas été renouvelés et les retraites anticipées ont été encouragées. Les engagements et remplacements suite à des départs naturels ont été limités au strict nécessaire.

Les effectifs de l’entreprise ont logiquement diminué, passant de 1'041 EPT (équivalent plein temps) au 31.12.2020, à 997,93 EPT au 31.12.21. Au 31 mars 2020, au début de la crise, le nombre d’EPT était de 1'084,30. Depuis cette date, chaque embauche est soumise à la validation préalable de la Direction générale et la mobilité interne reste privilégiée.  Ainsi, en 2021, 65% des postes mis au concours ont été repourvus en interne (ce taux était de 44,3% en 2020).

Côté télétravail, 19% des heures travaillées en 2021 ont été réalisées en home office. À titre de comparaison, ce taux était de 16% en 2020.  Avant la pandémie, Genève Aéroport avait préparé un projet pilote de travail à domicile flexible et sur plusieurs jours par semaine. Repoussé en raison de la situation, ce projet nommé Flexiwork sera relancé dès la fin du télétravail obligatoire.

Maintenir le dialogue

Pour soutenir les collaboratrices et collaborateurs très impactés par la situation, la cellule de soutien psychologique externe mise en place en 2020 a été maintenue durant les premiers mois de l’année 2021. Deux forums d’échange en ligne ont par ailleurs été proposés pour que les employés puissent partager leur vécu.

Que ce soit au sein de Genève Aéroport ou des entreprises de la plateforme, la crise sanitaire a affecté les relations sociales. La Direction a donc eu à cœur de maintenir le dialogue et d’informer les employés durant toute l’année. Au total, quatre visioconférences avec l’ensemble du personnel ont été organisées chaque trimestre durant lesquelles la Direction générale et la Présidente du Conseil d’administration ont pu faire le point sur le trafic aérien, la situation financière et l’organisation de l’Aéroport. 

Un nouveau canal de communication a par ailleurs vu le jour cette année au travers de sondages éclair, dits «Pulse Surveys». Ils permettent de prendre le pouls des collaborateurs sur leur ressenti à travers des questions portant sur diverses thématiques, dont notamment le vécu du télétravail, le retour progressif sur site, l’efficacité du plan de protection, l’organisation du travail du point de vue des managers. Selon les réponses obtenues, des mesures ont pu être discutées et mises en place. Avec un taux de participation supérieur à la moitié de l’effectif en 2021, ce moyen de communication a démontré son utilité et sera pérennisé afin de solliciter régulièrement l’avis des collaborateurs.

Comportements attendus et compétences managériales

Une nouvelle formation managériale a été déployée au sein de Genève Aéroport en 2021 au travers d’un pilote dans le but d’en faire bénéficier à terme chaque cadre hiérarchique. Un programme sur-mesure en partenariat avec la HEG-Genève a été mis sur pied pour adapter le contenu à la culture, aux besoins et attentes de l’Aéroport. Dans l'optique de contribuer à développer des environnements de travail sains et une culture de la responsabilité et de l’exemplarité, une Charte du management, présentant les comportements attendus dans l’entreprise, a été rédigée. 

Genève Aéroport a poursuivi ses efforts afin de mettre à jour son dispositif relatif à l’éthique et aux conflits d’intérêts. La directive sur la prévention et la gestion des conflits d’intérêts édictée en 2018 avait fait l’objet d’une révision en 2020. En 2021, une formation en ligne a été déployée auprès de l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs. 

Un code de conduite rappelant les bonnes pratiques en matière de comportements au sein de Genève Aéroport a par ailleurs été établi et adopté en juin 2021 par le Conseil d’administration. Il a été diffusé auprès des employés et des présentations ont été réalisées en direct auprès des services dans le courant de l’année et se poursuivront jusqu’au printemps 2022.

Égalité salariale, congés paternité et parental

Une analyse interne de l’égalité salariale a été menée au mois de mars, comme la loi l’impose aux entreprises d’au moins 100 personnes depuis le 1^er juillet 2020. Résultat: la différence de salaire entre femmes et hommes liée au critère du sexe, les autres critères étant égaux par ailleurs, est inférieure à 1%. Ce résultat respecte la légalité demandée fixée à 5%. La prochaine analyse des salaires aura lieu en 2025.

Depuis le 1er janvier 2021, les collaborateurs masculins ont par ailleurs le droit à un congé paternité de deux semaines. Les parents d’enfants gravement malades peuvent quant à eux bénéficier d’un congé spécifique, tout comme les personnes soutenant un membre de leur famille sans lien de parenté directe en raison d’une maladie ou d’un accident. Le statut du personnel de Genève Aéroport a donc subi une mise à jour afin d’être en adéquation avec la législation fédérale.

Digitalisation des Ressources humaines

Cette année, la Direction ressources humaines a fait un pas de plus vers la digitalisation en choisissant un nouvel outil de gestion des données en lien avec le personnel. La plateforme SAP SuccessFactors facilitera ainsi la gestion et l’analyse des données RH. 

Une nouvelle plateforme de gestion des absences a également été sélectionnée. Elle permettra aux collaboratrices et collaborateurs de déclarer leurs absences maladie ou accident aux assurances de manière simple et efficace.

Environnement

Politique de Développement durable

Maillon essentiel de l’infrastructure de transport national, Genève Aéroport doit satisfaire de manière durable la demande de mobilité aérienne présente et future. Pour répondre à cette mission, l’Aéroport mène une politique environnementale engagée depuis plusieurs années. En mai 2021, il a formalisé une politique de développement durable. Il s’engage ainsi à offrir aux usagers des infrastructures et des services efficients et durables, à préserver le cadre de vie et à renforcer ses liens avec la région. Il agit en qualité d’employeur responsable et met en œuvre des achats et partenariats responsables.

Limiter les nuisances sonores pour les riverains

Conscient de son caractère urbain, Genève Aéroport prend des mesures afin de contenir l’impact des nuisances sonores de la plateforme, notamment pour les riverains. Il déploie depuis 2003 un programme d’insonorisation des habitations dans les communes proches de l’aéroport. Plus de 4'000 logements ont été insonorisés pour un montant de 57 millions de francs. Genève Aéroport continuera d’œuvrer à l’insonorisation de 3'000 logements supplémentaires dans les années à venir. 

Depuis le début de la crise COVID-19, le programme a connu un certain ralentissement en raison notamment des pénuries de matières premières, des retards de livraison ou de l’impossibilité de se rendre chez les propriétaires, certains étant des personnes à risque. Des entreprises réalisant les travaux d’insonorisation ont par ailleurs été contraintes de cesser leurs activités en raison de la crise économique.

Empreinte sonore

Conscient de son caractère urbain, Genève Aéroport prend des mesures afin de limiter les nuisances sonores engendrées par l’activité de la plateforme. Cette année 2021, marquée par l’épidémie mondiale, a été exceptionnelle en raison de la chute du trafic aérien. Logiquement, l’impact sonore lié à l’exploitation de l’aéroport a suivi la même tendance. 

L’empreinte sonore portant sur 2021 n’a pas encore été calculée. Entre 2019 et 2020, la surface des zones exposées au bruit a diminué de 21 km². Cette situation est essentiellement liée à la diminution globale des mouvements d’avions (-53,6% en 2020), en particulier après 22 heures (-71,7%). 

Pour rappel, Genève Aéroport mène une politique volontariste depuis plusieurs années afin de contenir l’empreinte sonore de la plateforme. Ainsi, les compagnies aériennes sont incitées à exploiter les avions les plus modernes (donc moins bruyants), par le biais de redevances perçues à chaque atterrissage, modulées en fonction de la classe de bruit de chaque appareil. Une redevance spécifique pour les décollages après 22 heures est également appliquée. Les mouvements nocturnes étant les plus sensibles du point de vue des riverains, leur impact est considéré comme dix fois supérieur aux vols de la journée dans le calcul des courbes de bruit.

Le Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA) de l’aéroport fixe le cadre d’exploitation et du développement futur de Genève Aéroport. Afin de concrétiser les engagements pris dans ce document, l’aéroport a soumis en 2019 à l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) une demande d’approbation de plans et de mesures opérationnelles. Le projet comprend des mesures opérationnelles permettant à la plateforme de stabiliser puis de réduire son empreinte sonore. Les communes, les autorités et la population ont pris position sur le projet dans le cadre de l’enquête publique. En 2021, Genève Aéroport a apporté des réponses aux prises de positions et en fin d’année l’ensemble des parties a eu l’opportunité de soumettre ses observations finales. Le dossier est maintenant gardé à juger par l’autorité de décision, l'OFAC.

En 2021, Genève Aéroport a poursuivi ses rencontres avec les communes afin d’effectuer des points de situation sur les sujets d’intérêt pour les habitants.

Favoriser les transports en commun et la mobilité douce

Genève Aéroport met en place des mesures pour améliorer en continu la qualité de service et l’expérience des passagers aériens. L’accessibilité de la plateforme en transports publics fait partie des axes de travail. 

Depuis 2018, six lignes matinales d’Aérobus desservent gratuitement la plateforme depuis Genève et la France voisine. En raison de la chute du trafic passagers, l’offre a été temporairement réduite (12 parcours au lieu de 20).  En compensation, pour les employés de l’aéroport qui ont continué à exercer leur activité, les horaires des navettes personnel aéroport ont été adaptés afin d’offrir le service nécessaire.

Genève Aéroport finance depuis plus de 10 ans des billets de transports publics gratuits pour les voyageurs. En 2021, 393'760 tickets gratuits ont été distribués. À titre de comparaison, en 2019, plus de 1’180'000 tickets ont été utilisés par les passagers, soit 3’250 tickets par jour en moyenne! Face au contexte budgétaire, Genève Aéroport a été amené à suspendre temporairement ce service.

Genève Aéroport souhaite favoriser la mobilité douce sur la plateforme. Depuis le 2 décembre 2021, une station de VéloPartage, accessible à tous les usagers et collaborateurs, a pris place au niveau des départs. Le principe est simple: l’usager peut choisir n’importe quel vélo disponible et partir avec, sans obligation de retour. De même, il peut se rendre à l’aéroport avec un vélo du réseau et le garer si la place le permet. Une application dédiée de Donkey Republic permet de vérifier la disponibilité des deux-roues.

Côté tarmac, deux nouveaux bus électriques dédiés au transport des passagers ont été reçus cette année. Deux bus supplémentaires doivent arriver en 2022. À terme, la flotte sera composée de 30 bus dont 14 électriques. Cette stratégie a pour objectif de limiter les émissions des véhicules sur le tarmac. Face à la baisse du trafic passagers, un bus électrique a par ailleurs été transformé, de manière temporaire, en local de pause climatisé pour les collaborateurs travaillant sur le tarmac lors des épisodes de fortes chaleurs estivales.

Réduire les émissions C02

Genève Aéroport participe aux réflexions du secteur aérien afin de minimiser son empreinte climatique. Il a ainsi participé à la rédaction d’une déclaration d’intention commune des acteurs de l’aviation suisse (SWISS, easyJet, aéroports de Zurich et de Bâle, Association suisse de l’aviation d’affaires) en faveur d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre, zéro émission nette, au niveau des objectifs fixés pour 2050. Ce texte fait partie d’une étude intitulée «Road Map Sustainable Aviation» Suisse qui définit le chemin et les moyens pour l’aviation suisse de s’aligner avec les objectifs de la stratégie climatique du Conseil fédéral. En effet, la Suisse s’est engagée à réduire considérablement les émissions de CO2 d’ici  à 2030 et le Conseil fédéral a également adopté l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050.

Compenser les émissions de ses vols

Toujours dans cette perspective, les passagers ont la possibilité de compenser les émissions CO2 de leur vol grâce à un partenariat avec myclimate lancé en juin 2021 (faire un renvoi au chapitre 2). Pour chaque trajet compensé, Genève Aéroport investit une somme identique. Le coût de la compensation a été calculé en fonction de la distance moyenne des vols court- et long-courriers au départ de Genève, soit respectivement 900 km et 4’300 km. Il est également possible de compenser d’anciens vols.

Recyclage des masques

En août 2021, des poubelles de collecte et de recyclage des masques chirurgicaux et FFP2 ont été déployées au sein de la plateforme. Une fois pleines, elles sont acheminées vers un centre de recyclage dédié. Les masques, qui sont fabriqués en polypropylène (matière 100% recyclable), sont ensuite transformés en granulés de polypropylène. Ils deviennent alors une matière première utilisable pour la fabrication d’objets en plastique par exemple. En cinq mois, près de 7'000 masques ont été ainsi collectés.

Pollution lumineuse: sensibiliser et agir

Pour la deuxième année, Genève Aéroport a participé à l’opération «La nuit est belle!» en vue de sensibiliser la population à la pollution lumineuse. Les lumières des satellites, de la piste et du tarmac ont été éteintes la nuit du 21 mai. Seuls les mâts d’éclairage du tarmac sont restés allumés, pour des raisons de sécurité. De plus, les travaux nocturnes sur la plateforme de Genève Aéroport et de Skyguide ont été suspendus pour l’occasion.

ACTEUR ENGAGÉ DANS SA RéGION

La Porte d’entrée de la Genève Internationale

L’année 2021 a été marquée par un événement exceptionnel: le sommet diplomatique entre Joe Biden et Vladimir Poutine le 16 juin. L’aéroport, choisi comme porte d’entrée pour les présidents et les délégations russes et américaines composées de plusieurs centaines de personnes, est fier d’avoir participé au succès de cette rencontre importante pour la Suisse et la Genève Internationale. 

Pendant près de trois semaines, une cellule spéciale réunissant quotidiennement plusieurs services de Genève Aéroport et la Police internationale a travaillé pour réussir cette mission, sur les plans opérationnel, logistique, sécuritaire et protocolaire. Le service du Protocole a, par son expertise et son engagement, confirmé la qualité d’accueil de Genève Aéroport dans de telles circonstances.

Genève Aéroport a également préparé l’arrivée des participants à la 12^e Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui devait se tenir du 30 novembre au 3 décembre 2021 à Genève. La Conférence devait notamment réunir près de 4’000 personnes, dont quelques chefs d’État et près de 220 ministres. L’OMC a annulé l’événement trois jours avant son ouverture en raison du variant Omicron en Afrique du Sud. Les préparatifs de cette 12^e Conférence ont entraîné une activité protocolaire particulièrement intense sur la plateforme.

En 2021, le service du protocole a accompli 1’335 accueils protocolaires, dont 44 chefs d’État et 10 Premiers ministres et 218 membres de familles royales.

Interventions des sapeurs-pompiers professionnels et des ambulanciers du SLIA

Le Département Sauvetage et lutte contre les incendies aéroportuaires (SLIA) de Genève Aéroport assure une réponse opérationnelle sur le site aéroportuaire 24 heures sur 24 durant toute l’année, mais peut être amené à intervenir sur le territoire cantonal sur demande du SIS, par exemple, lors d’un important incendie à Versoix en novembre 2021. 

Les ambulanciers interviennent sur l’ensemble du canton, ainsi que sur une partie du canton de Vaud sur demande directe du 144.

Les sapeurs-pompiers professionnels de Genève Aéroport ont par ailleurs suivi, en décembre 2021, une formation de sauvetage en milieu aquatique à Marseille durant deux semaines. Ils s’entraînent en effet pour être en mesure d’intervenir sur le lac Léman en cas, notamment, d’amerrissage. Le SLIA renforce également le dispositif de sauvetage sur le lac auprès de ses partenaires.

Sponsoring et mécénat: actions temporairement réduites

Genève Aéroport mène depuis 2006 une politique de sponsoring active au niveau local en soutenant de nombreux partenariats dans les domaines culturel, sportif, humanitaire, aéronautique... En 2020, la pandémie Covid-19 avait eu de sérieuses répercussions sur cette activité. Les montants alloués avaient été réduits à 700'000 francs contre 900'000 francs en 2019. Face à la situation financière difficile de Genève Aéroport en 2021, l’activité sponsoring a été davantage réduite. 135'000 francs ont été dépensés cette année.

Conscient de sa responsabilité sociale, Genève Aéroport a respecté ses engagements en matière de sponsoring aussi longtemps que possible. Les partenariats arrivés à échéance n’ont toutefois pas été renouvelés. Genève Aéroport, partenaire historique du club de basket des Lions de Genève depuis sa création, a ainsi dû mettre fin à cette aventure avec beaucoup de regrets. En revanche, il a accompagné le club dans sa recherche d’un nouveau partenaire (SIG). L’Aéroport a soutenu cette année encore la course 20KM de Genève Aéroport comme il s’y était engagé. 

Conformément aux directives de réduction des dépenses au sein de Genève Aéroport, aucun nouvel engagement n’a été pris. De nouvelles formes de partenariat ont été trouvées. Sollicité par le Montreux Jazz Festival et le festival de Verbier, Genève Aéroport a ainsi facilité l’accès à ses infrastructures en mettant à disposition certains parkings.  

Une fois la reprise en marche, Genève Aéroport compte bien réenclencher sa politique de sponsoring afin de soutenir différentes initiatives dans sa région.

ACTEUR ENGAGÉ POUR LA REPRISE DU SECTEUR AÉRIEN

Genève Aéroport prépare la reprise

Genève Aéroport a vécu l’année 2021 au rythme très fluctuant du trafic passagers. Ces changements de rythme d’activité consécutifs à la mise en place ou levée de dispositifs sanitaires nécessitent un réglage opérationnel très fin et une grande flexibilité des services. Durant toute l’année, des réunions de planification bimensuelles ont été organisées permettant de mettre à disposition les infrastructures nécessaires pour les opérations. Durant les phases plus calmes, un accent particulier a été mis sur le maintien des formations continues des collaborateurs afin de maintenir un niveau d’opérabilité en tout temps. 

Genève Aéroport s’est mobilisé auprès des autorités fédérales et a plaidé à de nombreuses reprises en faveur de dispositifs sanitaires simplifiés dans le domaine du voyage. En avril, il a participé au sommet virtuel «Back in the Air» avec une cinquantaine de représentants de l’aviation, de l’économie et du tourisme. À l’issue de cet événement, trois demandes ont été transmises au Conseil fédéral afin de rétablir la liberté de voyager.

Quelle aviation post-Covid-19?

Chute drastique des passagers, restrictions sanitaires: les aéroports ont été durement touchés par l’épidémie de COVID-19. Désormais, comment envisager l’avenir ? Et comment accélérer la sortie de la pandémie ? Toutes ces questions ont été largement débattues lors de la conférence annuelle et assemblée générale du Conseil international des aéroports (Airport Council International - ACI) de la région Europe. Celle-ci s’est tenue au mois d’octobre dans l’Aile Est de Genève Aéroport, qui était organisateur de l’événement. Un accent particulier a été mis sur les moyens de restaurer la connectivité aérienne et de parvenir à une relance durable du secteur.