Chiffres clés

En millions de CHF

*Emprunts et autres dettes non courants et courants, diminués des disponibilités.

L’année 2021 a été à nouveau marquée par les effets de la crise sanitaire liée au COVID-19. L’apparition de nouveaux variants (Delta et Omicron) a fortement perturbé les activités, tout particulièrement au premier semestre. Genève Aéroport enregistre une perte de 88,9 millions de francs contre une perte de 129,5 millions de francs en 2020.

En 2021, les revenus de Genève Aéroport ont progressé de 9,3% par rapport à 2020 pour atteindre 209,0 millions de francs. Pour mémoire, les revenus d’avant-crise totalisaient 493,9 millions de francs.

Les revenus aéronautiques ont augmenté de 14,1% par rapport à 2020 à 107,6 millions de francs. Cette progression est principalement liée à l’augmentation du trafic (mouvements et passagers) et à la hausse des redevances aéronautiques, de +4,45 francs/passager, introduite en juillet 2021, suite aux négociations ayant eu lieu au cours de l’été 2020 avec les compagnies aériennes.

Les recettes non aéronautiques (commerces, parkings, loyers, etc.), dont seule une partie est corrélée au trafic, augmentent de 4,7% à 101,5 millions de francs, malgré des périodes à très faible niveau de passagers, des ouvertures partielles de commerces et restaurants et des périodes de télétravail, obligatoire ou recommandé, qui ont réduit le nombre de consommateurs sur site. L’augmentation des recettes parking (+22,9% par rapport à 2020) est très supérieure à l’évolution du trafic global.

La part des recettes non aéronautiques dans le total des produits de Genève Aéroport en 2021 diminue pour s’établir à 48,5% (contre 50,7% en 2020). Cette évolution est liée à la croissance des passagers et à la hausse tarifaire intervenue au début du second semestre sur les redevances aéronautiques.

Révisées à la baisse à plusieurs reprises en cours d’année, les dépenses d’exploitation s’élèvent en 2021 à 227 millions de francs. Ces réductions de coût sont le résultat de mesures d’économie conjoncturelles et structurelles. Un suivi financier strict et agile, tout au long de l’année, a permis de réviser les dépenses à la baisse et de contenir le niveau de la perte, pour l’exercice 2021, à un niveau très inférieur au déficit de 2020.

Genève Aéroport a su capitaliser sur l’expérience acquise en 2020 pour gérer les effets de cette crise qui s’est installée dans la durée. Des outils et processus de suivi financier efficaces ont été mis en place et ont permis de réagir rapidement, tout au long de l’année, à l’évolution de la situation sanitaire et à ses impacts sur le trafic aérien.

Réduction des coûts

La mise en œuvre d’économies conjoncturelles et les outils de soutien ponctuel à l’économie en temps de crise, tels que la RHT (Réduction de l'horaire de travail), ont permis: 

• de contenir les charges de personnel à un montant total de 125,5 millions de francs, soit une réduction de la masse salariale de 20,2 millions de francs (-13,9%) par rapport à 2020. Les mesures de RHT, dont le montant perçu au titre de 2021, représentent 24,1 millions de francs, soit 2,8 millions de plus qu’en 2020. Le taux de RHT, en 2021, est de 27,5 %, contre 27,4 % en 2020. Ce soutien, mis en place par la Confédération, a été un outil efficace pour préserver les emplois. Sans ce dispositif, Genève Aéroport aurait dû procéder à des licenciements conjoncturels massifs.
• de réduire les charges de fonctionnement de 3,8 millions de francs supplémentaires par rapport à l’année précédente;
• de maintenir les investissements à 111 millions de francs, soit - 24 millions de francs par rapport à l’exercice 2020 et - 139 millions par rapport au niveau record de 2019. De nombreux projets ont été arrêtés ou repoussés sans prétériter l’opérabilité actuelle et future de la plateforme. La poursuite des plus grands projets, tels que l’Aile Est, le remplacement du tri-bagages (BLC) et le développement du réseau thermique en collaboration avec les SIG (GeniLac), a toutefois été préservée. 

Le plan d’économies a, pour la première fois, également intégré des décisions de réductions structurelles des coûts. Genève Aéroport a annoncé, en 2021, la suppression de 22 postes, correspondant à des prestations qui ne seront plus assurées dans le futur. Ces suppressions de postes se traduiront par des licenciements, en 2022, pour les collaborateurs qui n’auront pas pu bénéficier d’un départ en pré-retraite ou d’un reclassement à l’interne. 

En application des normes IFRS, l’impact économique de cette décision a été comptabilisé dans les comptes 2021. L’impact net de ces licenciements sur le résultat 2021 est un produit de 3,3 millions de francs qui tient compte de l’effet de ces départs sur la dette d’engagement de retraite.

Au 31 décembre 2021, Genève Aéroport compte 997,9 EPT, soit le même nombre qu’au mois d’août 2018. L’année 2021 a enregistré une réduction nette de 43 EPT, par rapport à fin décembre 2020, résultat d’une politique stricte de non-remplacement des départs volontaires et des pré-retraites. Cette réduction de 43 EPT n’intègre pas la totalité des suppressions de postes annoncées fin 2021 et réalisées en 2022.

La marge sur le résultat d’exploitation avant intérêts, impôts et amortissements (EBITDA) 2021 est négative à -7,5%. Elle s’améliore néanmoins fortement par rapport à la marge négative de -31,3% de l’exercice 2020, sous l’effet d’une augmentation des redevances aéroportuaires et d’une gestion rigoureuse des dépenses.

Pour sécuriser sa trésorerie et assurer sa capacité d’autofinancement, un nouvel emprunt obligataire a été émis en mars 2021 pour un montant de 180 millions de francs, avec un coupon de 0,95% et une maturité de dix ans. 

Par ailleurs, le vote par le Grand Conseil genevois, le 28 janvier 2022, d’un prêt de 200 millions de francs en faveur de Genève Aéroport réduit le risque de liquidité à court terme en cas de détérioration drastique du trafic. Genève Aéroport considère ce prêt sous forme de ligne de crédit comme un filet de sécurité dont il ne fera usage qu’en dernier recours.

Au terme de l’exercice, et compte tenu de la perte de 129,5 millions de francs en 2020 et de 88,9 millions de francs en 2021, l’endettement financier net augmente de 154 millions de francs pour atteindre 773 millions de francs à fin 2021. Grâce aux décisions prises pour réduire les dépenses, la dette nette a pu être contenue à un niveau inférieur à 800 millions de francs.

Compte tenu de la situation financière de Genève Aéroport, aucune redevance n’a été versée à l’État de Genève en 2021.

L’année 2022 se profile comme une année de transition vers une reprise. Un retour marqué du trafic (mouvements et passagers) enregistré pour les deux premiers mois de 2022 invite à un optimisme raisonnable.

RATIOS

Répartition des produits

Produits aéronautiques (en gris) et produits non aéronautiques (en bleu). Données présentées en %.

Principaux  indicateurs

*Emprunts et autres dettes non courants et courants, diminués des disponibilités.