Responsabilités environnementales
Genève Aéroport est un aéroport urbain. Il doit tenir compte de l’intérêt des usagers, de l’économie de la région et de l’impact sur les riverains et les milieux naturels. Conscient des nuisances occasionnées par ses activités, il multiplie les initiatives en faveur de la protection de l’environnement.
Limiter les nuisances sonores
Le bruit du trafic aérien constitue l’une des préoccupations majeures de Genève Aéroport. Malgré une année 2021 toujours impactée par la pandémie, il a maintenu ses actions afin de contenir l’impact sonore des activités aéroportuaires.
Empreinte sonore: des résultats encourageants
COVID-19 oblige, les années 2020 et 2021 sont des années exceptionnelles, marquées par une chute importante du trafic aérien (-53,6% des mouvements en 2020 et -46,6% en 2021 par rapport à 2019). Logiquement, l’impact sonore lié à l’exploitation de la plateforme a suivi la même tendance. Statistiquement, ces années ne peuvent donc pas être considérées comme des années significatives.
Entre 2020 et 2019, la surface des zones exposées au bruit avait diminué de 21 km2. La baisse du trafic aérien en raison de la situation sanitaire permet d’expliquer ce résultat, en particulier la chute des mouvements nocturnes (-71,7%). Ce résultat est le corolaire d’une situation économique non durable et fortement dégradée.
Entre 2021 et 2020, la surface des zones exposées au bruit a augmenté de 2,9 km2, en raison d’une reprise du trafic aérien (+ 14,9% de mouvements en 2021).
Surface d’exposition au bruit
2018
33,3 km2
2019
29,9 km2
2020
8,9 km2
2021
11,8 km2
Malgré la crise sanitaire et financière, les actions en faveur de la protection des riverains n’ont pas cessé. Voici les mesures en place pour limiter l’empreinte sonore de la plateforme:
- Restrictions des vols après 22 heures
Actuellement, les décollages des vols de ligne sont autorisés sur la piste entre 6 heures et minuit 30 (0h30). Genève Aéroport a entrepris depuis plusieurs années de les restreindre dès 22 heures. Seuls trois vols intercontinentaux, peuvent, au maximum, recevoir un créneau de départ au-delà de 22 heures.
«Légalement, les décollages jusqu’à minuit sont autorisés. Dans la pratique, Genève Aéroport les restreint afin de protéger les riverains.»
Par ailleurs, depuis quelques années, les atterrissages et décollages à contresens sont limités au maximum après 22 heures afin de préserver les riverains.
Décollages après 22 heures
2019
1’551
2020
407
2021
569
- Redevances incitatives
Les compagnies aériennes sont incitées, depuis les années 70, à exploiter les avions les plus modernes (donc moins bruyants). Comment ? Par le biais de redevances perçues à chaque atterrissage, modulées en fonction de la classe de bruit de chaque appareil. Le produit de cette taxe est dédié à l’insonorisation des habitations dans les communes riveraines.
Durant la crise, les compagnies aériennes ont misé sur des avions de dernière génération. Les avions de la classe 5, moins bruyants et également moins gourmands en kérosène (les Bombardier CSeries, les A 320neo, les A 350 ou les Boeing 787), ont représenté 22,3% des mouvements d’avions de ligne et charters en 2021 contre 18,7% en 2019.
Les deux meilleures classes (5 et 4) représentent au total 92,1% des mouvements d’avions en 2021.
RÉPARTITION PAR CLASSE DE BRUIT
Ligne charter, passagers uniquement
Les compagnies aériennes ont été particulièrement impactées financièrement par l’épidémie de COVID-19. Face à cette situation difficile, dans la mesure où les avions de dernière génération ont été privilégiés durant la crise et alors que le fonds dédié à l’insonorisation des logements était déjà bien doté, la perception de cette redevance a été suspendue temporairement, pour 2021 et 2022.
A320neo, un avion nouvelle génération
Le premier Airbus A320neo d’easyJet Switzerland a intégré en novembre 2021 la base de Genève Aéroport. Cet appareil de nouvelle génération permet de réduire de 15% les émissions de carbone et 50% le bruit lors des phases de décollage et d’atterrissage. Un deuxième A320neo a été livré en fin d’année et, au final, un troisième A320neo stationnera à Genève en 2022.
Airbus A320neo
Premier vol à Genève
Une redevance pour les décollages après 22 heures est également appliquée. Elle est modulée en fonction des performances acoustiques de l’appareil, ainsi que de l’heure du départ. Les mouvements nocturnes sont les plus sensibles du point de vue des riverains. Leur impact est considéré comme dix fois supérieur aux vols de la journée dans le calcul des courbes de bruit.
Plus de 4'000 habitations insonorisées
L’aéroport est entouré de huit communes limitrophes. Conscient du bruit généré par ses activités, il déploie depuis 2003 un programme d’insonorisation des habitations. Plus de 4'000 logements ont été insonorisés pour un montant de 57 millions de francs.
Depuis le début de la crise de COVID-19, le programme a connu un certain ralentissement en raison:
- des pénuries de matières premières
- des retards de livraison
- des faillites d’entreprises réalisant ces travaux
- de l’impossibilité de se rendre chez les propriétaires, certains étant des personnes à risque.
Le pourcentage des bâtiments insonorisés du nouveau concept est de 27,8%. Le programme reprendra une activité plus intense en 2022.
Traitement des plaintes
Genève Aéroport traite les demandes et les plaintes relatives aux mouvements d’avion ou aux activités de la plateforme. Le nombre de plaintes par plaignant est passé de 4,5 en 2019, à 20,1 en 2020 puis 5,5 en 2021.
PSIA, la feuille de route de l’Aéroport
Le Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA) de l’aéroport fixe le cadre d’exploitation et du développement futur de Genève Aéroport. L’Aéroport a soumis en 2019 à l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) une demande d’approbation de plans et de mesures opérationnelles. Le projet comprend des mesures opérationnelles permettant à la plateforme de stabiliser puis de réduire son empreinte sonore.
En 2021, Genève Aéroport a apporté des réponses aux prises de positions des autorités, de la population et des communes. Le dossier est actuellement gardé à juger par l’autorité de décision, l'OFAC.
Minimiser l’empreinte carbone
La Suisse s’est engagée à réduire considérablement les émissions de CO2 d’ici à 2030 et le Conseil fédéral a adopté l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050.
Pour le secteur du transport aérien, l’objectif de la Confédération est de réduire les émissions du transport aérien international au départ de la Suisse d’ici 2050. Au niveau international, l’industrie du transport aérien toute entière poursuit le même objectif. C’est dans ce cadre que s’inscrit la feuille de route suisse pour une aviation durable («Road Map Sustainable Aviation»). En 2021, Genève Aéroport et les acteurs de l’aviation suisse ont rédigé une déclaration d’intention commune allant dans ce sens.
Genève Aéroport a mis en œuvre de nombreuses actions afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Les indicateurs évoluaient favorablement avant l’épidémie de COVID-19 (12,6 kg/unité de trafic en 2017 puis 11,9 kg/unité de trafic en 2019). Cependant lors de la pandémie, le nombre de passagers et la quantité de fret transporté (qui constituent les unités de trafic) se sont effondrés, tandis que les émissions de CO2 n’ont pas diminué dans les même proportions (entre autre car les bâtiments devaient toujours être chauffés). Le ratio CO2/unité de trafic a augmenté sensiblement en 2020 et 2021 par rapport à 2019.
Intensité des émissions de gaz à effet de serre (scope 1, 2 et 3)
info
2019
11,9 kg/unité de trafic
2020
17,5 kg / unité de trafic
2021
18,2 kg / unité de trafic
Émissions de gaz à effet de serre selon la source
GeniLac: premier coup de pelle en 2022
GeniLac, c’est le plus grand réseau hydrothermique de Suisse. Lancé par les Services industriels de Genève (SIG), il permet de se passer des énergies fossiles pour chauffer et refroidir les bâtiments avec une ressource durable et renouvelable: l’eau du lac.
Genève Aéroport a signé en 2019 son raccordement au réseau écologique. Le 22 décembre 2021, il a reçu l’approbation des plans de la centrale thermique Est. Les travaux de la première infrastructure de GeniLac sur le site aéroportuaire pourront donc être lancés en 2022. La mise en service est prévue à l’horizon 2026.
« Grâce à GeniLac, le site aéroportuaire se passera d’énergies fossile pour chauffer et refroidir ses bâtiments. En évitant l’émission de 5'300 tonnes CO2 chaque année, il réduira de plus de moitié ses émissions de dioxyde de carbone. »
Genilac
80 millions de francs d’investissements
5'300 tonnes d’émissions de CO2 en moins
Genilac
Remplacer l'énergie fossile
Aile Est: un bâtiment qui produit de l’énergie
L’Aile Est, dédiée essentiellement aux vols long-courriers, a été mise en service le 14 décembre 2021. Ce bâtiment modèle du point de vue du développement durable permettra d’accroître le bilan énergétique de l’aéroport.
Voici ses atouts :
- Isolation thermique: façades à triple vitrage de haute performance et protections solaires spécifiques en été.
- Énergie solaire: 7'010 m2 panneaux photovoltaïques installés sur le toit produisent l’électricité couvrant la consommation du bâtiment de plus de 40'000 m2 de surface.
- Énergie thermique: 110 sondes géothermiques enfouies sous le bâtiment produisent et stockent dans un premier temps l’énergie thermique. Le raccordement futur avec le réseau GeniLac complètera cette source d’énergie 100% renouvelable.
Aile Est
A la découverte du bâtiment
L’Aile Est est un bâtiment à énergie positive, c’est-à-dire qu’elle produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Cela grâce à la combinaison des panneaux photovoltaïques, d’une isolation poussée et de pompes à chaleur à haut rendement.
Part d’énergie renouvelable
info
2019
58%
2020
58%
2021
56%
Surface de panneaux solaires en nette hausse
Genève Aéroport installe autant que possible des panneaux solaires sur le toit de ses nouveaux bâtiments afin d’améliorer son autonomie énergétique. En 2021, l’Aéroport comptabilise 15'000 m2 de panneaux solaires. Cette surface va quasiment doubler d’ici fin 2022 avec l’installation de 7’010 m2 de panneaux photovoltaïques sur la toiture de l’Aile Est et 1'500 m2 sur le nouveau centre de tri-bagages. Au total, quasiment 23’500 m2 de panneaux solaires vont être mis en place, pour une production de 3,8 GWh/an, ce qui correspond à environ 10% de la consommation annuelle de Genève Aéroport.
L’Aéroport et les Services industriels de Genève (SIG) ont signé un partenariat en 2017 prévoyant d’atteindre une surface totale de 55'000 m2 de panneaux photovoltaïques d’ici 2030. À terme, il s’agira de produire 7,8 GWh/an d’électricité, soit la consommation annuelle de 2'500 ménages genevois. Cet objectif ambitieux est toujours d’actualité.
Surface de panneaux solaires
2019
13'466 m2
2021
15'000 m2
Objectif 2022
23’500 m2
Objectif 2030
55’000 m2
Des bus boostés à l’électricité
Genève Aéroport s’est engagé dans une électrification massive de ses véhicules. En 2021, 30% des véhicules et engins circulant sur le tarmac étaient électriques ou hybrides. Deux nouveaux bus électriques dédiés au transport des passagers ont été reçus cette année. À terme, la flotte sera composée d’une trentaine de bus dont 14 électriques. Cette stratégie a pour objectif de limiter les émissions des véhicules sur le tarmac.
En 2021, les bus électriques ont permis d’économiser:
- 17’689 litres de carburant
- 46 tonnes de CO2
myclimate pour compenser les émissions de son vol
Les passagers qui empruntent l’aéroport peuvent, depuis juin 2021, compenser les émissions CO2 de leur vol grâce à un partenariat avec myclimate. Pour chaque trajet compensé, Genève Aéroport investit une somme identique. Le coût de la compensation a été calculé en fonction de la distance moyenne des vols court- et long-courriers au départ de Genève, soit respectivement 900 km et 4’300 km. Il est également possible de compenser d’anciens vols.
Qualité de l’air: contrôles réguliers en bord de piste
Genève Aéroport dispose d’une station de suivi de la qualité de l’air. Installée en bordure de piste, dans la zone nord, elle permet de surveiller les immissions dans la zone aéroportuaire. En 2018, elle a été équipée d’un appareil permettant de mesurer les particules très fines (PM2,5). En 2019, leur valeur moyenne annuelle se situait juste en dessous de la valeur limite (10 µg/m3). Cette valeur a encore légèrement baissé en 2020 et 2021.
Mesure des particules très fines (PM2,5)
info
2019
9,8 µg/m3
2020
9,4 µg/m3
2021
8,6 µg/m3
En 2021, comme chaque année depuis 2018, les valeurs limites ont été respectées pour les particules fines (PM10) et le dioxyde d’azote (NO2).
Maîtriser les impacts sur l’eau et la biodiversité
Du glycol au biogaz en passant par le tarmac
Dégivrer un avion avant son décollage est une opération quasi-quotidienne en hiver. Concrètement, les dégivreuses sont chargées de projeter un mélange d’eau chaude et de glycol sur les appareils afin de dégager la neige ou la glace qui s’y trouvent. En 2021, 1'628 avions (vols ligne et charter) ont ainsi été dégivrés durant l’hiver.
En 2021, 982 m3 de produits de dégivrage (mélange eau et glycol) ont été propulsés sur les avions. Depuis début 2018, les reliquats de glycol sont aspirés au sol par des balayeuses puis sont envoyés pour revalorisation dans les bioréacteurs de la station d’épuration des Services industriels de Genève (STEP) d’Aïre. Ce procédé permet de produire du biogaz. En 2021, environ 63’500 m3 de biogaz ont ainsi pu être produits.
Glycol utilisé pour le dégivrage (litres/intervention)
2019
290 litres
2020
235 litres
2021
266 litres
Les eaux contaminées par les produits de dégivrage sont récupérées au travers d’un réseau de collecteurs et stockées dans le bassin de rétention du Vengeron, situé en bout de piste, avant d’être envoyées vers cette même station d’épuration.
« Ce gigantesque bassin, grand comme quatre piscines olympiques, a redirigé vers la STEP 83'127 m3 d’eau durant l’hiver 2021-22 »
Optimiser la gestion des déchets
50,4% de matières recyclées
Environ 1'500 tonnes de déchets ont transité par les 5 déchetteries et points de collecte gérés par Genève Aéroport en 2021. Le taux de tri à la source a été de 49,1% en 2020, contre 46,2% en 2019. Dans le Terminal 1, le taux de recyclage a chuté durant ces deux années, en raison de la crise du COVID-19, du télétravail obligatoire et des fermetures de restaurant. De nombreux objets en plastique ont été, durant cette période, distribués dans les points d’alimentation et de restauration entraînant une dégradation du taux de recyclage.
En décembre 2020, un système de post-tri complémentaire des déchets incinérables a été mis en place. Logiquement, le taux de recyclage en 2021 s’est amélioré, passant à environ 50%.
Taux de recyclage des déchets
2019
46,2%
2020
49,1%
2021
50,4%
Recyclage des masques
En août 2021, des poubelles de collecte et de recyclage des masques chirurgicaux et FFP2 ont été déployées au sein de la plateforme. Une fois pleines, elles sont acheminées vers un centre de recyclage dédié. Les masques sont ensuite transformés en granulés de polypropylène. Ils deviennent alors une matière première utilisable pour la fabrication d’objets en plastique par exemple. En cinq mois, près de 7'000 masques ont été collectés.